Publié le 08 DECEMBRE 2025
Protéger les vignes des aléas climatiques les plus destructeurs (gel, grêle, maladies cryptogamiques, échaudage) afin de réduire les pertes de production : telle est l’ambition de Bienesis, une start-up clermontoise issue du Michelin Innovation Lab. À l’origine du projet, plus de dix-huit mois de R&D pour développer une technologie totalement inédite : un système de « parapluie intelligent » capable de déployer automatiquement une toile au-dessus des rangs de vigne, en fonction de la météo.
Un projet prometteur qui exigeait un textile hors norme : ultrafin, résistant, protecteur, mais aussi suffisamment compact pour se replier dans une boîte de 20 x 35 cm. Pour relever ce défi technique unique, Bienesis a choisi Matussière Toiles.
Un choix qui s’impose
« Le module de six mètres se déploie en cas de besoin et se replie quand tout danger est écarté », résume Cédric Khayat, Directeur technique de Bienesis. Pour fonctionner, le dispositif associe trois éléments : une toile haute technicité, une mécanique de déploiement et de repli, et une application de pilotage. Côté toile, un textile très particulier s’impose, fin, compact mais aussi suffisamment solide pour résister au vent, à la pluie et aux UV, et offrir une protection efficace contre grêle, gel ou échaudage.
« Après avoir sourcé la toile, nous avons lancé la recherche d’un confectionneur capable de répondre à notre cahier des charges, et le nom de Matussière est sorti naturellement. C’est un acteur de référence dans la région et je les connaissais déjà pour y avoir travaillé en job d’été », sourit François Lemaire, fondateur et Président de Bienesis
Prototyper vite, un enjeu vital
Lorsque Bienesis entre dans sa phase de prototypage, elle est une petite start-up très « tech », avec un besoin : aller vite. « Nous cherchions un partenaire capable de travailler en petite série, de façon sur mesure, avec une très forte réactivité. Matussière cochait toutes les cases : agilité, proximité, expertise et esprit d’initiative. » Pour la start-up, l’enjeu est immense. La toile est au cœur du système, de sa qualité dépend l’efficacité de toute la protection.
C’est donc avec les équipes de Matussière que Bienesis élabore ses premiers prototypes, multiplie les essais, teste les finitions, explore des variantes, affine les dimensions… jusqu’à valider une première version opérationnelle. « On a fait un test grandeur nature en Bourgogne, chez un viticulteur qui a validé l’efficacité », se souvient Maxime Randoing, directeur de site chez Matussière.
Des solutions techniques adaptées à des contraintes extrêmes
Pour Matussière, le défi est passionnant. « Nous connaissions ce textile pour l’avoir déjà utilisé, mais jamais dans une configuration aussi complexe. Il a fallu imaginer des solutions nouvelles » précise Maxime Randoing. Tests multiples, ajustements, essais de repli dans la boîte, résistance mécanique, comportement au vent… Le travail est itératif, exigeant et très technique. Le type de défi que Matussière aime relever.
Aujourd’hui, plusieurs prototypes sont en test dans trois sites expérimentaux, confrontés aux aléas climatiques réels. Les premiers résultats sont prometteurs : jusqu’à +30 % de réduction des pertes de production lors des fortes chaleurs de l’été dernier. « Nous sommes très satisfaits de la relation avec Matussière, conclut François Lemaire. Les équipes s’entendent bien, les cultures d’entreprise matchent naturellement… Malgré notre vocation industrielle et internationale, nous voulons garder une implication locale. Le bassin de Clermont-Ferrand est extrêmement dynamique, et Matussière en est un pilier ! »
Une relation historique avec Michelin
La collaboration entre Matussière Toiles et Bienesis n’a rien d’un hasard. Depuis de nombreuses années, Michelin est un client historique de Matussière, qui produit pour le groupe des toiles industrielles d’une technicité rare, utilisées notamment pour la fabrication de tuyaux spéciaux, livrés dans le monde entier. Un savoir-faire si pointu que peu d’entreprises sont capables d’assumer ce niveau d’exigence. « Michelin a toujours fait confiance aux acteurs locaux et sait reconnaître la valeur des compétences régionales », rappelle Maxime Randoing. Avec Bienesis s’est écrite une nouvelle page d’une histoire industrielle commune.